26 février 2012
Claire Lise : interview pour La chambre Rouge
La chambre rouge, le magnifique et charnel album pop de Claire Lise est sorti le 13 février dernier. Pour le présenter, la chanteuse sera en concert au Zèbre de Belleville, ce mercredi, le 29 février (avec Jason Edwards en ouverture).
Personnellement, j’ai beaucoup apprécié ce disque d’une artiste dont je connaissais l’existence, mais qui ne m’avait pas encore captivée. C’est chose faite. Je l’ai dit dans Addiction, le mag (daté du mois de février).
Tes premiers albums étaient beaucoup plus... comment dire? Chansons françaises « traditionnelles »…
Disons que c’était la mouvance accordéon, contrebasse, piano de l’époque… j’écoutais des groupes comme les Têtes Raides, La Tordue, Les Hurlements de Léo…. En 12 ans on évolue et j’ai voulu visiter d’autres contrées musicales.
Dans ce 3e album, là on arrive dans de la chanson electro, pop, rock…
J’avais vraiment envie de donner une autre énergie à mon projet, d’aller plus loin. Du coup, j’ai changé l’équipe musicale. Il fallait que je sois honnête avec moi-même et que j’aille là où je savais que j’allais me sentir bien et à ma place. Un artiste qui n’évolue pas, c’est triste pour lui.
Tu n’as pas peur de décevoir tes anciens aficionados ?
Quand on fait des choix radicaux, il y a toujours des gens qui ne sont pas d’accord et qui vous le font savoir. De manière générale, dans la vie, quand on change, les gens qui nous entourent ont parfois du mal à l’accepter parce que peut-être, eux-mêmes, ont du mal à changer.
Claire lise - La chambre rouge - Partie 1 par LaChambreRouge
Tu as fait beaucoup de concert en 10 ans. C’est la meilleure école de la vie d’un artiste ?
Si je me penche sur mes premiers concerts, je vois évidemment une nette évolution. A tous les niveaux et notamment au niveau de la voix.Quand j’ai commencé à chanter, j’avais tendance à faire du mauvais Piaf, je roulais les R et tout… tout ça a évolué avec la scène, avec le travail sur la voix. Plus on joue, plus on acquiert une espèce d’aisance sur scène et donc de plaisir.
Tu seras mercredi (29 février) au Zèbre de Belleville. C’est une date importante pour toi… pour présenter ce nouvel album.
J’attends beaucoup de moi pour ce concert. Je travaille intensément pour arriver sereine et ne pas me mettre trop de pressions. Lors de ma résidence de préparation, j’ai voulu tout écrire et avoir un fil conducteur tout au long du concert… ce qui le rendait presque théâtral, à la limite du cabaret. Du coup ça m’enfermait trop. J’ai donc de nouveau tous désossé. Je pense enfin avoir trouvé le bon dosage, l’équilibre idéal entre la fantaisie, l’improvisation et une direction précise.
Dans La chambre rouge, il y a des chansons sensuelles, voire sexuelles. L’ambiance est très charnelle.
Le fait d’écrire sur la sexualité, c’est quelque chose que je fais depuis toujours et qui m’a toujours intéressé. C’est un thème qui me parle et que j’ai perpétuellement envie de développer.
Il me semble que tu es à cheval sur les mots, que tu fais attention à la beauté de tes textes…
Comme j’écris depuis longtemps, mon style évolue, et je pense que tout cela devient assez naturel finalement. C’est à la fois instinctif, travaillé et réajusté. J’écris beaucoup dans le mouvement. En marchant, dans le train, dans le métro, en vélo... c’est vraiment le mouvement qui me donne le texte. Quand je rentre chez moi, je me mets au piano et à la guitare et je commence à « construire » le fruit de mes réflexions. Une fois que j’ai ma base, le squelette, à partir de là, je développe.
Tu évoques aussi la mort, la solitude, le désarroi, la drogue… ce n’est pas toujours gai. Tout cela en filigrane parce que tes textes ne sont pas frontaux. Il faut parfois deviner.
C’est un peu l’idée de mon travail d’écriture. Je veux arriver à traiter des sujets, sans que le sujet soit trop surligné. Je fais en sorte qu’on découvre les choses au fur et à mesure des écoutes.
J’imagine que ces textes datent d’il y a quelques années… sa propre vie évolue, du coup, il ya un décalage entre ce que l’on vit et les chansons que l’on doit défendre.
Pas tellement finalement. Ces chansons ont trois-quatre ans et je suis très contente de les défendre. Elles ne sont pas encore obsolètes (rires).
Avec Claire Lise, le 18 janvier 2012, après l'entretien (dans les locaux de mon agence).
Pour clore cette chronique, je vous propose d'écouter celle de Didier Varrod sur France Inter, Encore un matin. Commentaires avisés et de nombreux extraits de l'album.
Encore un matin 15.02.2012 - Claire Lise by encoreunmatin
Crédits photos:
Photo de scène de Claire Lise : Caradec / F 451 prod
Photos en studio et cover : Carl Westergren
Photo de Claire Lise et Mandor : Flavie Rodriguez
10:56 Publié dans Les coulisses du show biz | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : claire lise, la chambre rouge, interview, zèbre de belleville, mandor