07 juin 2009
Polo et Ami Karim dans un parc meldois...
L’un est l’ancien leader du groupe des années 90, Les Satellites.
Groupe de rock alternatif, parfois légèrement punk, qui a bercé une période de ma vie.
Pour les nombreux nostalgiques de ces fous déjantés... Les situations claires, en 1990.
A découvrir sur un site officiel plutôt bien ficelé.
Polo, donc.
Il vient de sortir son cinquième album solo chez Atmosphériques.
Alexandres.

Dans ce disque, il explore, s'approprie et réinvente d'anciennes formes fixe de poésie, (ballades, odes, rondeaux redoublés, vers mêlés...) pour nous offrir douze chansons écrites pour la plupart en alexandrins. Une écriture en "trompe l'œil", dont le lyrisme touffu et le sens du détail réjouissent l'esprit et l'oreille.
Alexandres est réalisé par Régis Ceccarelli (Souchon, Henri Salvador, Abd Al Malik...) et le compositeur Olivier Daviaud (Dionysos, Jacques Higelin, Emily Loiseau...) qui signe ici de somptueux arrangements.
"Alexandres", making off
Vous en apprendrez plus sur Polo en allant ici.

L’autre est Ami Karim, un slameur qui a sorti un très bel album l’année dernière chez EMI.
Eclipse totale.

Un artiste à la plume frontale, sans concession et poétique.
« Peu de métaphores directes, beaucoup d’images filées. Il scrute et embrasse le quotidien. Qu’il finit par transcender. Il part du personnel, du visuel, de l’équivoque, du ressenti ou du cocasse. Un impressionniste du quotidien », explique ce site, plutôt acquis à sa cause.
Ami Karim travaille avec l’équipe de Grand corps malade. Mais pas que. Plus diversifié musicalement que son pote de Saint-Denis.
Avant-hier (vendredi 5 juin), ces deux artisans des mots sont venus au Parc Chenonceau de Meaux en compagnie de 200 collégiens de la ville pour présenter leurs travaux réalisées lors des Ateliers Muzik’Elles 2009.
Un vrai challenge que de faire travailler des classes entières sur un thème commun.
Et quel thème ! « Les femmes de tous les temps ».
Comme je les connais tous les deux et que je les apprécie, je suis passé les interviewer.
Dans un contexte assez inhabituel.
Portfolio.
09:14 Publié dans Les coulisses du show biz | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ami karim, eclipse totale, polo, alexandres, atelier muzik'elles 2009, parc chenonceau, meaux
29 janvier 2008
Ami Karim... slameur original!

J’ai longtemps habité Belleville. A côté de mon ex domicile, il y a un mur où est inscrit une phrase écrite par l’artiste Ben. « Il faut se méfier des mots ».
Rien n’est moins vrai. L’histoire que je vais narrer aujourd’hui à un rapport avec mon introduction. La semaine dernière, j’ai fait de la pub pour un slameur qui sort prochainement un disque. Il n’est pas nouveau. Il anime avec Grand Corps Malade et John Pucc’Chocolat les soirées slams du Café Culturel de Saint-Denis depuis quelques années (un peu la référence dans ce domaine.)
A la suite de ma note, il y a eu quelques commentaires. Pas méchants, mais un avec des certitudes.
Puis, le lendemain, je reçois un mail de l’artiste en question, Ami Karim.
En me baladant sur le net, je suis tombé sur votre petite chronique annonçant la sortie de mon album. Si vous habitez en région parisienne et que votre soirée du 29 janvier est libre, ça me ferait plaisir de vous inviter au concert que je donne au Studio de l'Ermitage à 20 h 30. Si cela vous tente, envoyez-moi juste un petit mot de confirmation, et je vous inscrirai sur la liste.
Merci en tout cas, à bientôt,
Karim
Je lui envoie un mail pour le remercier de ses remerciements (oui, je sais, ça n’en finit plus…) et on décide de s’appeler.
Le jeune homme, très gentil, m’avoue que le commentaire indiquant que ce qu’il faisait ressemblait à Grand Corps Malade l’avait dérangé. Je comprends même qu’il en a été blessé. Il m’explique qu’il ne comprend pas que l’on juge un album sans l’avoir écouté.
Je suis complètement d’accord avec lui, je l’ai d’ailleurs indiqué dans ma note et dans mes propres commentaires. Nous décidons de nous voir pour discuter de tout ça tranquillement.
Ce que nous avons fait hier après-midi dans un bar de la rue des Tilleuls. Il est déjà là quand j’arrive. Il fait des mots fléchés. Poignée de main chaleureuse et franche.
J’aime.

-Oui, sans doute, mais je pars du simple principe qu’on ne peut parler des choses que quand on les connaît. Je ne comprends pas que l’on dise que mes textes ont un quelconque rapport avec ceux de Fabien (Grand Corps Malade, en vrai !). Cette lectrice ne sait pas de ce que je fais et ça me fait du tort de dire que notre travail est identique. Nous avons deux univers différents. Le phrasé du slam est le même, certes, mais pas le propos.
J’explique à Ami Karim qu’il va falloir qu’il se prépare psychologiquement à entendre cette remarque très souvent. Parfois, le jugement des autres est sans appel, sans profondeur, sans discernement. Il a intérêt à enfiler tout de suite une carapace de crocodile s’il ne veut pas être heurté par ce genre de réflexion. Grand Corps Malade est le seul point de repère du public non initié.
-Je sais bien que je me dois de ne pas réagir au quart de tour. Je t’assure que je suis ouvert à toutes les critiques… mais si les gens ont écouté l’album. Autrement, je trouve ça injuste. Des personnes derrière leur clavier se permettent de juger le travail de plusieurs années d’un artiste en ayant écouté juste un extrait d’un titre, j’ai du mal à le concevoir.
Le paradoxe de tout ça, c’est que Grand Corps Malade et Ami Karim sont des potes. Ils interprètent un très émouvant duo dans l’album à venir. Je t’ai croisé dans un de mes textes. Grand Corps Malade s’y dit « jaloux » du talent de son confrère es slam et c’est aussi une merveilleuse déclaration d’amitié.

Son disque sort le 11 février. Je l’ai écouté plusieurs fois. Mais comment fait-il pour trouver toujours le mot qu’il faut ? C’est un truc de dingue ! Je ne m’en remets toujours pas. Il est percutant, drôle, poétique, émouvant et souvent surprenant. Il raconte son bus 153, sa cité (et ses habitants), son oncle mort, ses parents, sa philosophie de vie, l’écriture, une professeur inoubliable, le racisme ordinaire… je suis scotché par la puissance de ses mots. De véritables skuds.
Pas de jérémiades, pas de rimes faciles.
La vie n’est pas que belle, on le sait, mais il tente de retirer de cette mélasse quelque chose de l’ordre du joli. Pas évident de rendre l’espoir dans le chaos infernal du monde actuel.
Ne vous laissez pas aller à la facilité. Ami Karim n’est pas Grand Corps Malade. L’un n’est pas meilleur que l’autre, ce sont deux poètes urbains talentueux, mais l’un n’est pas l’autre (je sais, je me répète).
J’avais dans l’intention d’aller plus loin dans ma réflexion sur ses 14 titres. Mais non. Ce serait comme raconter un film. Pas question de vous gâcher le plaisir de découvrir l’univers de cet artiste.

J’allais oublier d’évoquer la musique… majestueuse, variée et frissonnante (j’veux dire par là qu’elle file souvent la chair de poule…).
Ce soir Ami Karim se produit avec trois musiciens au studio de l’Ermitage.
8 rue de l’Ermitage.
75020 Paris.
Infos : 01.44.62.02.86
Ami Karim a accepté d’inviter10 blogueurs pour assister à son prochain concert.
Parce qu’il n’y a que dans ce contexte que l’on peut juger…
On en reparlera.
Pour tous renseignements ou demandes éventuelles d’interviews, vous pouvez contacter Anne-Sarah (l’attachée de presse d’Ami Karim) sur ce mail : bysarah@wanadoo.fr
Ou le contacter directement par son MySpace. C’est lui qui le gère… et qui répond.
Voici 3 vidéos pour jeter un oeil sur le travail du monsieur... interviews, témoignages, extraits de titres.
11:00 Publié dans Les coulisses du show biz | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : Ami Karim, Eclipse Totale